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Dans la soirée de mercredi 12 avril courant, une rencontre a regroupé, au siège du RCD à Alger, des délégations représentatives des directions du PT, du RCD et de l’UCP.  

Après avoir fait le point sur les entrevues bilatérales préparatoires à la rencontre tripartite, les participants ont soumis à discussion la lecture que font leurs partis respectifs de la situation nationale qui ont dégagé les convergences de vues sur nombre de questions centrales d’actualité notamment :  

  1. Sur le plan politique,

Les Partis constatent : 

– les restrictions en matière d’exercice des libertés démocratiques,  

– le maintien en prison de plus de 300 militants politiques, activistes, journalistes,  

– les lourdes condamnations politiques par l’usage abusif de l’article 87 bis 

– la promulgation d’un arsenal de lois liberticides anticonstitutionnelles (code de l’information, lois portant exercice de l’action syndicale et du droit à la grève, …)  

Ce qui consacre indiscutablement une fermeture totale du champ politique et médiatique et constitue un grave danger pour la stabilité du pays, car ouvrant la voie à la violence comme moyen d’expression des revendications en étouffant voire en interdisant les cadres traditionnels tels que les partis, les syndicats et les associations indépendants qui organisent la société.  

Les participants considèrent que ce cours régressif qui marginalise les forces vives du pays, encourage les opportunismes et la prédominance des intérêts privés, fragilise de fait toute construction d’un front pour la défense de la souveraineté nationale alors que la conjoncture est porteuse d’instabilité et de potentielles interventions étrangères. Les participants, attachés à l’indépendance de décision de l’Etat, à la stabilité et l’unité du pays, tenant compte des bouleversements mondiaux qui s’accélèrent depuis notamment l’éclatement de la guerre en Ukraine, menaçant l’intégrité des nations et des peuples, appellent les pouvoirs en place à la raison, à faire prévaloir les intérêts et la souveraineté du pays par l’ouverture du champ politique et médiatique, en levant toutes les entraves devant le rétablissement des conditions normales de l’action politique, syndicale et associative. Il s’agit, ce faisant, pour les partis politiques et l’ensemble des acteurs de la société de prendre part au nécessaire débat démocratique sur l’ensemble des questions qui concernent le sort du pays, les questions d’ordre politique, économiques et social et y compris de prendre position sur les grands bouleversements géopolitiques mondiaux. En effet, il est inconcevable que la question de la guerre en Ukraine qui impacte tous les pays sur tous les continents soit absente du débat public ou encore que le refus des menées dislocatrices nombreuses dans notre région et le soutien du peuple algérien au peuple palestinien ne puissent pas être exprimés par les moyens pacifiques, démocratiques.  

  1. Sur le plan social,

Les participants tirent la sonnette d’alarme face à la dégradation effrayante et dangereuse des conditions de vie pour les très larges couches de la population. Ayant pour principales causes, la conjugaison d’une inflation importée induite par les augmentations de prix des matières premières sur le marché mondial et d’une inflation locale produit de pénuries d’intrants et de matières premières étranglant la production, de l’absence d’organisation du commerce, de régulation et de contrôle du marché et donc de maitrise de la part des pouvoirs publics dans la gestion des affaires économiques du pays.  

  1. L’intérêt national avant tout :

Les trois partis considèrent que l’absence de débat sur la situation sociale et la politique économique, ne permet pas de dégager les solutions conformes aux attentes de la majorité du peuple à même d’impulser un essor économique durable et surtout viable. Considérant les dangers auxquels notre région est particulièrement exposée en ces moments de turbulences géopolitiques au niveau mondial, les participants considèrent que l’ouverture médiatique et politique devient une nécessité de sécurité nationale. 

  1. Une démarche politique unitaire, patriotique et responsable :

Les participants, guidés exclusivement par les intérêts du peuple et du pays, après avoir rappelé le rôle salvateur des partis, syndicats et associations, chaque fois que le pays s’est trouvé en danger, appellent les autorités à décréter des mesures d’apaisement politique par la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, l’arrêt des persécutions et poursuites judiciaires pour délit d’opinion ou de presse, l’abrogation des lois liberticides et anticonstitutionnelles, l’ouverture d’un débat national permettant aux citoyens d’exprimer y compris leurs inquiétudes et désaccords, leurs aspirations et leurs attentes, aux partis de jouer leur rôle et consacrant la réhabilitation du multipartisme comme facteur d’ordre et de défense du pays si besoin était. Pour les participants, de telles mesures loin d’affaiblir l’Etat, le renforceraient par la reconstruction des liens positifs entre les citoyens et l’Etat, une reconstruction basée sur la confiance dans la capacité du peuple de se mobiliser librement pour protéger le pays de potentielles dérives et des chantages étrangers et des secousses que génère la crise mondiale. Ce qui, dans le même temps restaure la confiance en l’Etat, une confiance fondée sur un fonctionnement démocratique des institutions, le respect des libertés redorant l’image de notre pays à l’international et par conséquent éloignant toutes les velléités agressives.  

  1. Les participants se sont félicités du bon déroulement des réunions bilatérales et de la rencontre tripartite qu’ils considèrent comme une contribution pour l’amorce d’un processus politique vers la restauration des conditions du libre débat par la confrontation des idées et des programmes. Pour cela, les trois partis ont convenu de mettre en place un comité de réflexion et d’échanges chargé d’organiser la poursuite des discussions, ainsi que de proposer les formes d’action communes et les objectifs d’étapes. Bien évidemment, chacun des partis, conserve sa pleine indépendance dans l’expression de ses positions vis-à-vis de l’ensemble des questions et ses liens et contacts avec d’autres forces politiques et/ou sociales.

Alger, le 17 avril 2023